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Prévention et Promotion2025-09-04T11:12:31+02:00

Devenez acteur et actrice
au quotidien

En tant que médecin généraliste, vous avez un rôle de premier plan à jouer en matière de Prévention et de Promotion de la Santé de vos patient·e·s.

En effet, vous êtes :

  • Au plus près de leurs besoins
  • Dans une relation inscrite dans la durée et basée sur la confiance
  • Reconnu·e, vous avez un impact réel en matière de recommandations et de conseils.

Les termes utilisés varient parfois – prévention, éducation à la santé, éducation du patient – mais la vision reste la même, il s'agit d'adopter une démarche de prévention qui repose sur une alliance entre patient·e et médecin, qui fait preuve d'empathie et utilise des techniques d'entretien qui favorisent le dialogue. L'objectif n'est pas que le·la patient·e suive aveuglément les conseils du·de la médecin mais qu'il·elle fasse son propre choix, en toute connaissance de cause, et qu'il·elle soit accompagné·e dans ce choix par le·la médecin. (Wonca Europe, Policy Statement on Prevention and Health Promotion in Primary Care, 2010)

Qu’entend-on par « Prévention » ?2025-08-19T11:57:06+02:00

La Prévention, dans une approche de Promotion de la santé, en médecine générale peut être favorisée par 7 recommandations, reconnues par EUROPREV :

  1. Accessibility and quality of general practice are the basis
  2. Become knowledge experts in evidence-based prevention
  3. Avoid prevention not based on high-quality evidence
  4. Appreciate the value of structural prevention
  5. Symptomatic and high-risk patients have priority
  6. Proportionate universalism: extra efforts for socially disadvantaged patients
  7. Start low and go slow.

Par ailleurs, la Prévention consiste à éviter l'apparition, le développement ou l'aggravation de maladies ou d'incapacités. Elle est structurée le plus souvent en 4 niveaux :

M.-A. Bousquet, Concepts en médecine générale : tentative de rédaction d'un corpus théorique propre à la discipline,  Thèse de Médecine, 2013

Prévention Primaire

Prévenir la survenue d'une maladie, par exemple par la vaccination (proposition de vaccins) et la diffusion d'information sur les facteurs de risque des maladies évitables.

Prévention Secondaire

Dépistage précoce des maladies (cancers, etc.) et changements de comportements pour lutter contre les facteurs de risque des maladies (maladies cardiovasculaires, diabète, etc.).

Prévention Tertiaire

Éviter les complications d'une maladie (diabète, bronchite chronique, etc.).

Prévention Quaternaire

Eviter la surmédicalisation, les actes médicaux inutiles ou iatrogènes.

Qu’entend-on par « Promotion de la santé » ?2025-08-18T16:20:42+02:00

« La promotion de la santé est le processus qui confère aux populations les moyens d'assurer un plus grand contrôle sur leur propre santé, et d'améliorer celle-ci[1] ». Ce concept est explicité dans un document de référence : La Charte d'Ottawa, adoptée par les pays membres de l'OMS en 1986, et améliorée et amendée depuis.

[1] Charte d'Ottawa, 1986

Elle repose sur 4 piliers :

la promotion de la Santé, c'est avant tout une vision positive de la Santé, c'est la volonté de construire un état de santé et de bien-être de qualité, plutôt que de seulement prévenir ou traiter une maladie.

Commencez, sans attendre

Des mesures simples, rapides à mettre en oeuvre, concrètes,
ponctuelles ou systématiques sont à votre portée.

Testez-les, vous ne serez pas déçu·e !

1. Avant la consultation

Se préparer

Vous avez de nombreux patient·e·s qui vivent avec une maladie chronique ? Vous êtes souvent confronté·e à des patient·e·s en surpoids ? Des patient·e·s vous consultent régulièrement pour des IST ?

Informez-vous sur les thématiques que vous rencontrez fréquemment en consultant des sites de référence scientifiques :

Sur des sites qui ciblent la thématique :

Sur des sites qui s'adressent à des publics ciblés :

Prenez le temps de vous assurer que ce que vous proposez est valide scientifiquement : le niveau de preuves scientifiques est-il élevé ? Une recommandation pour cette démarche a-t-elle été validée par des organismes scientifiques indépendants ?

Chaque médecin peut vérifier cette solidité scientifique auprès de sources fiables via le site du CEBAM.

Vous pouvez aussi consulter des sites plus généralistes qui proposent des dossiers et des liens sur la promotion de la santé et la prévention :

Vous vous demandez comment prendre en charge des patiente·s qui souhaitent arrêter de fumer ? Vous voulez maitriser l'entretien motivationnel dans votre pratique ?

Il existe de multiples formations destinées aux médecins généralistes afin de leur permettre de (i) se familiariser avec les principes de la Promotion de la Santé et de la Prévention, (ii) de renforcer leurs compétences dans certaines thématiques de prévention ou encore (iii) d'acquérir les bases des méthodologies de communication et d'interrelation avec les patient·e·s, comme l'entretien motivationnel ou l'éducation thérapeutique du patient.

PSMG vous propose une série de formations sur ces différentes thématiques.

La SSMG met aussi à votre disposition un catalogue de formation thématique sur les IST, le Tabac, l'Alcool, etc.

Les Centres Locaux de Promotion de la santé, l'asbl Repères Formation, la Fédération Laïque des Centres de Planning Familial, Cultures&santé, le FARES (tabagisme ou tuberculose), La Fédération des maisons médicales, et de nombreuses autres asbl de promotion de la santé et de prévention à Bruxelles et en Région wallonne vous proposent des formations et/ou des accompagnements ciblés par thématiques (IST, Tabac, etc.), types de publics (jeunes, public migrant, etc.) ou milieux de vie (prison, école, etc.), et adaptés aux besoins des professionnel·les de la santé.

Vous avez participé à une formation que vous aimeriez recommander ? Faites-nous en part à coordination@promosante-mg.be !

Vous aimeriez disposer d'affiches à mettre dans votre salle d'attente pour inciter vos patiente·s à vous consulter sur une question de prévention ? Vous manquez de documents à remettre à vos patient·e·s pour soutenir votre message de prévention ?

Il existe de nombreux outils et supports à destination des médecins généralistes et/ou des patient·e·s que vous pouvez utiliser pour soutenir votre démarche de promotion de la santé et de prévention. Vous en trouverez, présentez par thématiques sur notre site, ainsi que sur la site de la SSMG pour vous aider dans vos consultations, le site mongeneraliste.be vous propose une multitude de fiches Infos Patients que vous pouvez facilement imprimer vous-mêmes, etc.

Vous avez trouvé un outil que vous aimeriez recommander ? Faites-nous-en part à coordination@promosante-mg.be !

Lors de la prise de rendez-vous

  • Si vous avez le temps, prévoyez de consulter le dossier de votre patient·e avant de le·la recevoir ou de réaliser votre visite à domicile,
  • Vérifiez que le dossier du·de la patient·e est en ordre, sinon, prévoyez un bref moment pendant la consultation pour compléter les informations nécessaires,
  • Si vous n'avez pas vu ce·tte patient·e depuis longtemps, profitez-en pour faire le point à partir de votre dossier : est-ce qu'il y avait des points d'attention particulier que vous aviez noté lors de la dernière consultation ? est-ce que le·la patient·e est maintenant dans une tranche d'âge pour laquelle le dépistage d'un cancer est recommandé, etc.

Renseignez-vous sur la langue utilisée par votre patient·e : maitrise-t-il·elle suffisamment le français ? A-t-il.elle besoin d'un·e interprète en langue des signes, etc.

En fonction des besoins de votre patient·e pour assurer une consultation de qualité, différents services de traduction, interprétariat et médiation culturelle sont disponibles pour la consultation en médecine générale :

  • Le service de médiation interculturelle à distance du SPF Santé publique propose d'assister soignant·e et patient·e dans la consultation par un·e médiateur·médiatrice interculturel·le qui intervient d'un autre lieu par un lien via vidéoconférence. La liste des langues disponibles est assez large. Il faut vous inscrire au préalable via la plateforme dédiée à ce service.
  • Plusieurs organismes proposent également un service interprétation en langue des signes pour les personnes sourdes ou malentendantes : le SISB à Bruxelles, le SISW en Wallonie ou encore l'Epée.

L'intervention d'un·e interprète se prépare : renseignez-vous sur les conditions d'accès, y compris financières, prenez rendez-vous suffisamment à l'avance, concertez-vous avec l'interprète, etc.

Malgré quelques contraintes et un temps de consultation qui peut être plus long, la présence d'un·e interprète facilite la communication et le bon déroulement de la consultation, diminue les incompréhensions et les frustrations, pour la·le patient·e ainsi que pour le·la médecin généraliste.

Au-delà de la langue parlée, il est également utile de s'assurer que vos patient·es comprennent les informations orales et écrites que vous leur communiquez par exemple en utilisant des mots accessibles à toutes et à tous, en invitant vos patient·es à résumer ce qu'ils·elles ont compris (la Teach Back Méthode), en montrant les boîtes des médicaments que vous prescrivez ou en utilisant des supports visuels, etc., et ce même pour les personnes qui s'expriment couramment en français. Il s'agit de prends en compte les principes de la littératie en santé.

Recueillez des informations pertinentes sur la situation sociale de vos patient·e·s, cela vous permettra entre autres, de porter l'attention nécessaire aux patient·e·s en situation de vulnérabilité.

Le Collège de la Médecine Générale a publié des recommandations très utiles en ce sens ; il propose, tenant compte des contraintes propres à la consultation, deux catégories d'informations à recueillir :

Les 7 informations indispensables, surtout lors d'une 1ière consultation :

  • Date de naissance, Sexe et Adresse ;
  • Assurance maladie ;
  • Statut par rapport à l'emploi et profession ;
  • Capacités de compréhension du langage écrit.

Les 9 informations utiles, à compléter au fur et à mesure des consultations :

  • Est en couple/Nombre d'enfants à charge ;
  • Vit seul·e ;
  • Pays de naissance ;
  • Niveau d'études ;
  • Catégorie socio-professionnelle ;
  • Minima sociaux ;
  • Statut vis-à-vis du logement ;
  • Situation financière perçue.

Par ailleurs, beaucoup de personnes ne savent pas quels sont leurs droits sociaux, comment y accéder, quelles sont les conditions, etc. On appelle cela « le non-recours aux droits sociaux » et cela a un impact négatif sur l'accès aux soins de santé et sur la promotion de la santé. Il existe un outil belge, le Memento des avantages sociaux qui peut vous aider, vous et votre patient.e, dans le dédale des aides et soutiens, à faire le point sur les avantages disponibles, leurs bénéficiaires, et les conditions d'éligibilité, entre autres en ce qui concerne la santé : votre patient.e peut-il.elle bénéficier du statut BIM ? Quels sont les avantages du dossier médical global pour les patient.es ? Qu'est-ce que le maximum à facturer ? etc.

Dans la salle d'attente

Vos patient·e·s font toujours un détour par votre salle d'attente.

Mettez ce temps à profit et proposez-leur du matériel qui les sensibilisera. La salle d'attente a un rôle à jouer dans une dynamique de promotion de la santé et de prévention, découvrez comment en lisant notre article « La salle d'attente en médecine générale : un haut lieu pour la promotion de la santé ? »

Téléchargez l'affiche de sensibilisation et le questionnaire patient·e à placer dans votre salle d'attente, et voyez comment rendre votre salle d'attente favorable à l'information et la communication avec vos patient.e.s.

Ou encore, invitez votre patientèle à préparer sa consultation, par exemple en s'inspirant de la brochure éditée par la LUSS, Mon dossier de santé résumé « SUMEHR ». Mon allié pour des soins adéquats et de qualité. Je prépare la discussion avec mon généraliste.

Boîte à outils

A télécharger

Le tableau EviPrev d'Unisanté : l'ensemble des interventions de prévention recommandées chez l'adulte, selon l'âge, le sexe et certains facteurs de risque

L'infographie proposée par la Revue Médicale Suisse, Le check-up annuel est souvent superflu

L'article de PSMG et Santé Ardennes, La salle d'attente en médecine générale : un haut lieu pour la promotion de la santé ?

Des trucs et astuces

Le référentiel de la prévention en médecine générale

Le questionnaire patient

Un guide pour aborder la prévention avec des personnes précarisées

L'affiche de sensibilisation pour votre cabinet

Comment rendre un lieu d'accueil favorable à l'exercice de la littératie en santé, fiche Lisa 5

2. Pendant la consultation

Relation de confiance

La relation de confiance, c'est la condition indispensable pour aborder une question préventive.

À L'occasion de la consultation, vous pouvez être proactif·active et proposer un dépistage, une vaccination ou aborder une question comme le tabac, l'alcool, l'activité physique ou l'alimentation, etc.

Ecoute

L'écoute, c'est écouter sans juger ce que votre patient·e sait, pense ou se pose comme question sur la thématique que vous abordez avec lui·elle.

Préparez-vous à accueillir et accepter tout ce que votre patient·e pourrait dire, y compris les « avantages » qu'il·elle a de consommer de l'alcool, de fumer, de ne pas entamer une démarche de dépistage, etc.

Proactivité

La proactivité, c'est signifier à votre patient·e que vous êtes prêt·e à aborder avec lui·elle cette question :

« Avez-vous déjà entendu dire que … ? … parler de … ? »
« Quand vous aurez envie de parler du …, n'hésitez pas à venir me voir ».
« Avez-vous reçu la lettre pour le dépistage du … ?

Gestion du temps

La Gestion du temps, parce que « Oui, la Promotion de la santé et la Prévention, ça prend du temps » et on n'en a pas toujours suffisamment, on hésite à garder le·la patient·e plus longtemps, au détriment des autres. Alors que faire ?

  • Identifiez vos priorités (professionnelles mais aussi personnelles),
  • Donnez la priorité aux activités identifiées comme importantes et urgentes,
  • Osez dire « Non »,
  • Et suivez notre formation sur la gestion du temps

Influence

L'influence : ne doutez pas de votre influence ou de l'impact à long terme de votre démarche.

Soyez conscient·e qu'un changement de comportement prend du temps ; pensez à vos propres habitudes.

Cohérence

La cohérence : soyez cohérent·e avec vous-mêmes et prenez le temps d'interroger vos propres comportements : plusieurs études montrent que les comportements des médecins généralistes influencent leur pratique et leur message en matière de prévention vis-à-vis de leurs patient·e·s.

La Promotion de la Santé et la Prévention nécessitent l'établissement d'une relation de qualité avec vos patient·e·s. Nous vous proposons différentes méthodes pour développer des interactions propices lors de vos consultations :

L'Entretien Motivationnel est un style validé de consultation, centrée sur le·la patient·e, qui vous aide à explorer les ambivalences de vos patient·e·s face à certains comportements. L'objectif est d'augmenter la motivation du·de la patient·e à changer de comportement et de l'accompagner dans cette démarche.

Il s'organise en 3 étapes :

  1. Explorer l'ambivalence (en utilisant la balance décisionnelle)
  2. Accompagner la motivation
  3. Créer un partenariat avec le·la patient·e

La grande majorité des patient·e·s ont envie de changer, mais ils·elles hésitent, sont ambivalent·e·s. Le·la médecin peut jouer un rôle dans le développement de la motivation de son·sa patient·e en se mettant à son rythme : écoute active, empathie, questions ouvertes, éviter la confrontation.

La décision appartient au·à la patient·e, accompagné·e par son·sa médecin.

Il ne s'agit pas de convaincre mais bien d'avancer pas-à-pas suivant ce que le·la patient·e est prêt à faire, progressivement, à son rythme. Si vous êtes intéressé·e, réservez une formation pour votre GLEM, DDG, Maison Médicale, etc., ou téléchargez « Nos patients fument ! Découvrez la balance décisionnelle et l'entretien motivationnel » par exemple.

Mais aussi :

J. Sommer A. Rieder-Nakhlé P. Gache, L'intervention brève motivationnelle au cabinet du médecin de premier recours,

P. Gache C. Fortini A. Meynard M. Reiner Meylan J. Sommer, L'entretien motivationnel : quelques repères théoriques et quelques exercices pratiques

Miller W., Rollnick S. L'entretien Motivationnel, Aider la personne à engager le changement, InterEditions-Dunod, 2006

Rollnick S., Miller W., Butler C., Pratique de l'entretien motivationnel, InterEditions-Dunod, 2009

www.entretienmotivationnel.org

La décision médicale partagée correspond à un modèle qui repose sur deux étapes-clés de la relation entre un·e professionnel·le de santé et un·e patient·e :

  1. L'échange et le partage d'informations
  2. La délibération

En vue d'une prise de décision acceptée d'un commun accord concernant la santé individuelle d'un·e patient·e acteur·actrice de sa santé. Il s'agit d'un processus étalé dans le temps.

Des aides à la décision destinées aux patient·e·s peuvent être proposées et ont fait preuve de leur efficacité pour augmenter la participation du·de la patient·e qui le souhaite aux décisions qui concernent sa santé. Associées à d'autres mesures organisationnelles, elles peuvent améliorer la qualité et la sécurité des soins.

Le contenu de ces aides vise à :

  1. Rendre explicite la décision à prendre et les raisons qui nécessitent qu'elle soit prise ;
  2. Guider le·la patient·e afin qu'il·elle hiérarchise les options disponibles selon ses préférences en fonction des bénéfices et des risques qui ont de la valeur, de l'importance pour lui·elle, et de son degré de certitude vis-à-vis de ses préférences ;
  3. Et expliciter les étapes du processus décisionnel et de communication avec les autres personnes impliquées dans la décision (médecin, famille, proches)[1]

Consultez le dossier « La décision partagée en consultation de médecine générale », réalisé par l'UCLouvain-RESO en collaboration avec PSMG ou regarder la vidéo réalisée par l'INESSS

[1] HAS, Patient et professionnels de santé : décider ensemble. Guide méthodologique, novembre 2013

HAS, Éléments pour élaborer une aide à la prise de décision partagée entre patient et professionnel de santé. Recommandation de bonne pratique, avril 2018

Ask, Advise, Assess, Assist et Arrange est une méthode en 5 étapes basée sur le modèle du changement de comportement, très largement étudiée et testée dans le cadre de l'aide au fumeur pour l'arrêt du tabagisme. Le fondement de cette méthode est que les conseils et le soutien d'un·e professionnel·le de santé permettent de modifier les comportements.

ASK : pour poser les questions en rapport avec le comportement problématique.

ADVISE : pour conseiller au·à la patient·e le comportement idéal pour sa santé.

ASSESS : pour évaluer avec le·la patient·e sa situation actuelle.

ASSIST : pour aider et soutenir le·la patient· dans sa démarche de changement.

ARRANGE : pour organiser et soutenir le processus de changement.

La méthode est efficace et accessible à tous les médecins. La méthode ne nécessite aucune formation poussée. Consultez notre fiche technique pour plus d'informations.

Il s'agit d'un « mode de collaboration entre un patient désireux d'être partenaire de ses soins et un professionnel de santé, qui mettent en commun leurs savoirs respectifs, complémentaires. Au moment de poser des choix, le patient partage avec les professionnels ses expériences de la vie avec la maladie, ses aspirations et ses priorités pour orienter le traitement en fonction de son projet de vie ». Un patient partenaire (PP) de ses soins, c'est : « un patient qui apprend au fil du temps à connaitre et à vivre avec sa maladie. Ses compétences se développent depuis la phase de pré-diagnostic jusqu'à une vie en autonomie avec la maladie ».[1]

[1] La Revue de la Médecine Générale n° 357 novembre 2018, https://www.ssmg.be/rmg-357/

L'Éducation Thérapeutique du Patient (ETP) fait partie intégrante et de façon permanente de la prise en charge du·de la patient·e. « L'éducation thérapeutique du patient est un processus continu, intégré aux soins et centré sur le patient. Il comprend des activités organisées de sensibilisation, d'information, d'apprentissage et d'accompagnement psychosocial concernant la maladie, le traitement prescrit, les soins, l'hospitalisation et les autres institutions de soins concernées, et les comportements de santé et de maladie du patient. Il vise à aider le patient et ses proches à comprendre la maladie du patient et le traitement, coopérer avec les soignants, vivre le plus sainement possible et maintenir ou améliorer la qualité de vie. L'éducation devrait rendre le patient capable d'acquérir et de maintenir les ressources nécessaires pour gérer de façon optimale sa vie avec la maladie » (OMS, 1998).

Il s'agit d'un processus en 4 étapes [1] :

  1. Le bilan éducatif,
  2. Le contrat d'éducation, définissant un programme personnalisé d'ETP avec des priorités d'apprentissage et déterminant les moments et procédures d'évaluations,
  3. La mise en œuvre des séances éducatives individuelles ou/et collectives,
  4. L'évaluation des compétences acquises et du déroulement du programme avec proposition d'une reprise d'un suivi éducatif si nécessaire.

Bien que l'éducation thérapeutique du·de la patient·e soit souvent associée à la prise en charge des malades chroniques, la plupart des patient·e·s souffrant de maladies aiguës peuvent aussi bénéficier d'une éducation thérapeutique.

Il existe un centre de formation en Belgique, le Centre d'Éducation du Patient

[1] Structuration d'un programme d'éducation thérapeutique du patient dans le champ des maladies chroniques » – Guide méthodologique – juin 2007, www.has-sante.fr/jcms/c_601290/fr/structuration-d-un-programme-d-education-therapeutique-du-patient-dans-le-champ-des-maladies-chroniques

La communication orale entre le·la médecin généralise et le·la patient·e est essentielle dans une consultation de médecine générale ; sans cela, pas de communication autour des symptômes, pas d'échange sur le traitement, pas de recommandations, pas de nouveau rendez-vous, etc.

Elle peut être source de frustration, d'incompréhension, et freinée par de nombreux obstacles :

  • Parlez-vous la même langue ?
  • Partagez-vous les mêmes références ?
  • Utilisez-vous un vocabulaire commun, compréhensible par toutes les parties ?
  • Et quand est-il du langage corporel ? Etc.

Autant de questions à se poser, d'habitudes à interroger…, et pour vous aider, une fiche concrète et pratique, adaptée à la consultation en médecine générale « Comment communiquer oralement pour mieux se comprendre ? », proposée par Cultures&Santé.

3. Après la consultation

  • Assurez-vous que le dossier du.de la patient·e a été mis à jour
  • Créez-vous des alertes pour vous aider à vous rappeler qu'à une prochaine consultation, vous souhaitez aborder tel ou tel sujet de prévention. Dans ce cadre, le tableau EviPrev d'Unisanté (Université de Lausanne) donne une vue d'ensemble des interventions de prévention recommandées chez l'adulte, selon l'âge, le sexe et certains facteurs de risque
  • Pendant les périodes un peu moins chargées, faites le point sur le profil de vos patient·e·s et mettez en place un fichier de suivi et de rappel systématique

4. S'auto-évaluer

Dans l'optique d'une démarche qualité, Promo Santé & Médecine Générale asbl a développé des référentiels ou checklists dans le domaine de la prévention.

Ces référentiels vous proposent un ensemble d'étapes et d'actions qui peuvent vous guider dans votre démarche de prévention.

L'objectif de ces référentiels est de vous guider dans l'adoption de certaines habitudes et de vous faire évoluer vers une prévention de qualité, plus systématique et plus centrée sur le·la patient·e.

Bien sûr, vous n'êtes pas obligé·e de suivre l'ensemble du référentiel. Faites un état des lieux : ce que vous mettez déjà en place, ce que vous pouvez améliorer, ce qui ne convient pas à votre pratique, et gardez le meilleur !

  1. référentiel de prévention en médecine générale
  2. référentiel d'accompagnement du·de la patient·e dans ses changements de comportement

5. Travailler en réseau

Travailler en réseau avec d'autres professionnel·les du secteur psycho-médico-social vous permet de :

  • ne pas être seul·e face à des situations complexes (ex.: patient·e chronique et multipathologie, problèmes sociaux, etc.),
  • disposer de plus de ressources pour une réponse adaptée, grâce à la collaboration interdisciplinaire,
  • organiser la coordination et la continuité des soins dans l'intérêt de vos patient·es

Qui inclure dans votre réseau ? voici une petite liste non-exhaustive. Avez-vous des contacts :

  • pour chaque profession médicale et paramédicale ? Infirmière·infirmier, sage-femme, kinésithérapeute, nutritionniste, dentiste, pharmacien, spécialistes, etc.
  • auprès d'intervenant·es psychosociaux ? Psychologue, assistant·e social·e, aide à domicile, sexologue, psychomotricien·ne, etc.
  • dans les institutions médicales et paramédicales ? Hôpitaux, centres pour personnes handicapées, centres de revalidation, etc.
  • des relais dans des associations, des institutions du secteur psycho-médico-social ? CPAS, ONE, mutuelle, etc.
  • mais aussi dans votre commune, les associations locales (de personnes âgées, pour les migrant·e·s, etc.), les clubs sportifs, une association de patient·e·s, les services d'aide à domicile ou encore, un laboratoire d'analyse, un service de transport, etc.

Vous voulez en savoir plus ? Vous souhaitez tester cet outil ou bénéficier d'une démonstration ? Vous cherchez des conseils pour créer, entretenir et partager votre réseau professionnel ? Envoyez un mail à coordination@promosante-mg.be